Communiqué de la marche française l’Existrans 2013

Voici le communiqué annuel de l’Existrans, la marche des personnes trans & intersexes de qui aura lieu à Paris le 19 octobre 2013.

Trans & VIH soutient et salue la présence de revendications sur la santé, la santé sexuelle et le VIH/sida notamment :

Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc).

Communiqué de presse du 15 octobre 2013
Existrans #17 – 19 octobre 2013 – 14h – Invalides

L’Existrans : la marche des personnes Trans & Intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent aura lieu cette année le 19 octobre avec un cortège qui partira des Invalides à 14h où chacunE est attenduE afin de venir scander et défendre les revendications du collectif.

Pour cette dix septième édition, et dans un climat politique frileux où le gouvernement ne mesure pas l’urgence de la situation et se laisse intimider par les forces homophobes et réactionnaires réveillées contre la loi sur le « mariage pour tous », nous comptons bien faire entendre nos voix afin que cessent les multiples discriminations et violences transphobes et la précarité sociale qui frappent les personnes Trans et Intersexes.

« TRANS, INTERSEXES : UNE LOI, DES DROITS ! »

Le gouvernement doit tenir ses engagements et déposer sans délai un projet de loi qui nous permette de disposer librement de nos identités, de nos corps et de nos vies sans subir en permanence les violences médicales, psychiatriques, administratives, judiciaires et sociales, qui nous blessent, nous précarisent et nous mettent tout simplement en danger !

Ainsi, nous exigeons :

  • Le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officiel d’état-civil, sans condition médicale (ni stérilisation ni suivi psychiatrique), sans homologation par un juge.
  • Le libre choix des parcours médicaux, sur la base du consentement éclairé, avec le maintien des remboursements en France et à l’étranger.
  • Le démantèlement des équipes / protocoles hospitaliers et la formation des médecins et chirurgiens français pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé.
  • Le financement de campagnes nationales de sensibilisation créées ou approuvées par les associations Trans et Intersexes pour lutter contre la transphobie et pour la visibilité des Intersexes.
  • La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans et intersexes (santé, éducation, social, administratif, justice, prisons, etc).
  • La mise en place de mesures pour faciliter l’accès au monde du travail et aux études et pour protéger les salariéEs trans et intersexes.
  • Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc).
  • L’abrogation des lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les personnes trans et intersexes concernées et l’abandon de tout projet visant à pénaliser les clientEs.
  • Le respect de l’identité de genre et l’amélioration des conditions de vie des Trans et Intersexes en prison.
  • La reconnaissance et la prise en compte dans les demandes de régularisation des Trans et Intersexes sans papiers de leur extrême fragilité sociale.
  • L’adoption par l’ensemble des médias d’une charte contre la transphobie et les discriminations envers les Intersexes pour assurer le respect de la personne humaine et une meilleure représentation des Transidentités et des personnes intersexes.
  • L’arrêt immédiat des opérations et des mutilations sur les enfants intersexes, l’accompagnement psychologique de leurs parents et l’accompagnement à l’auto-détermination des Intersexes, conformément à la résolution 1952 (2013) du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégrité physique.
  • L’accompagnement des enfants et adolescents dans leur autodétermination, y compris le respect et la protection de toute expression de genre, le respect des prénoms et genre choisis, notamment dans le cadre scolaire, l’accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux autres traitements ou opérations, et l’accès au changement d’état-civil.

Il est urgent que l’ensemble de ces mesures légitimes, cohérentes et vitales soient prises en compte afin que chacunE puisse vivre décemment et librement, en conformité avec les principes fondamentaux de notre République, fondée sur le respect de la dignité humaine ainsi que sur le droit à disposer de son corps.

La France, qui se présente au monde comme « le pays des Droits de l’Homme », va-t-elle enfin respecter les principes de Jogjakarta [1] et les directives européennes, et devenir enfin « le pays des droits humains » ?

Il existe aujourd’hui un réel danger pour la mise au placard de ces mesures législatives pourtant impératives et urgentes. Cela signifierait pour les Trans et les Intersexes le maintien voir l’aggravation des multiples discriminations et violences qu’ils et elles subissent.

Le gouvernement doit déposer au plus vite un projet de loi !

Le 19 octobre prochain, soyons nombreuSESx à faire entendre nos voix ! Avec un soutien large, inconditionnel et sans faille de tous nos amiEs et alliéEs !

La lutte contre la transphobie, c’est maintenant ! C’est de nos vies qu’il s’agit !

SIGNATAIRES :

Acceptess-T, AcronymeS, Act-Up Paris, ADHEOS Centre LGBT Poitou-Charentes, AGILE, Aides, Andbraiz, APGL, Arc en Ciel Toulouse, Association Beaumont Continental (ABC), Association nationale transgenre (A.N.T.), CASH !, Centre LGBT de Nantes, Centre LGBT de Paris Île-de-France, Centre LGBT de Touraine, CGLBT de Rennes, CIGaLes centre LGBT Dijon – Bourgogne, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif DiverSgens, Collectif Existrans 2013, Collectif OUI OUI OUI, Commission LGBT d’Europe Ecologie – Les Verts (EELV), Comité Idaho France, Comin-G, Coordination Interpride France (CIF), EFiGiES, Equinoxe Nancy Lorraine – Centre LGBT de Lorraine-Sud, Ex-Aequo, Fédération LGBT, Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, FLAG !, Gare !, GLUP, HES, HomoSFèRe, Inter-LGBT, La Nef des Fiertés, Le MAG, Le Refuge, Les Flamands Roses, Les Ours de Paris, NPA, Long Yang Club – Paris, Observatoire des transidentités (ODT), Organisation Internationale Intersexe Francophonie, OUTrans, Pari-T, Planning Familial 44, Purple Block, QUAZAR Centre LGBT d’Angers, Rainbow Brest, SIS Association, Stop Trans Pathologization (STP), Trans 3.0, What The Film !

COGAJ – Coalición Global de Jóvenes TIBQLG / Global Coalition of Young TIBLQG (États-Unis), Fundación Arcoiris (Mexique), Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l., SAIL – Support Acceptance Information & Learning (Irlande du Nord), Trans* Coalition on postsoviet space (Russie), Trans-Fuzja Foundation (Pologne), TransLatina Network (États-Unis), Transgender Europe, Transvanilla Transgender Association (Hongrie)

SOUTIENS : Genres Pluriels, Le Parti de Gauche, Pink Vanilla Queer Portal Group, SOS Homophobie, Txy

Notes

[1] Les Principes de Yogyakarta sont une série de principes sur l’application du droit international des droits de l’homme en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre pour la protection et pour l’interdiction absolue de la discrimination contre les personnes LGBT et intersexuées selon la Déclaration universelle des droits de l’homme.

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